Académie de La Dombes

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Littérature orale sur les étangs, au fil du temps

La traversée de ce pays pourrait laisser présager la présence d’un imaginaire fécond. L’eau est partout, parfois à perte de vue couvrant jusqu’à cinquante, quatre-vingt, voire cent hectares. Sa turbidité permet rarement d’en apprécier la profondeur. Par temps calme, seuls les oiseaux viennent troubler le silence.

Cet environnement est propice à la légende, pourtant il n’en est rien, à l’inverse d’autres régions d’étangs. Un très grand nombre d’ouvrages fut écrit sur les étangs, aucun ne fait allusion, de près ou de loin, au folklore qui pourrait s’y rattacher, observation largement confirmée par les enquêtes de terrain. L’étang est considéré par les exploitants comme un support cultural, un peu particulier certes mais relevant sans conteste de l’agriculture. La mise en valeur de l’étang, qui fait se succéder élevage du poisson et culture de céréales à intervalles réguliers contribue sans doute beaucoup à expliquer l’absence de croyances relatives à l’eau. L’exploitant travaille l’étang au même titre qu’une terre et en connaît les moindres détails. Loin d’être "sauvage", "naturel" l’étang est un milieu particulièrement domestiqué, au centre d’enjeux agricoles très importants jusqu’à la moitié du XXe siècle. Le mystère ne semble pas avoir sa place dans un milieu aussi investi.

En revanche, durant tout le XIXème, les étangs donnèrent à une gigantesque polémique sur fond de santé et d’agronomie. Plus de 200 publications de tous ordres reprirent les arguments respectifs des uns et des autres, tous grands propriétaires férus d’agronomie cherchant à prouver le bien-fondé pour le uns, l’aberration pour les autres de ce type d’exploitation. On constate à cette occasion une aversion quasi-viscérale pour l’eau dormante. Les étangs sont assimilés à des marais et les eaux croupissantes sont à l’origine pour certains de tous les maux de ce pays.

"Tout annonce la présence d’un agent ou peut-être de plusieurs agents physiques dont la combinaison meurtrière altère, flétrit, dégrade et moissonne l’habitant condamné à végéter et à languir sur le sol aqueux, à respirer l’air méphitique qui s’en exhale, à pomper par tous les pores les miasmes putrides qui l’environnent" (Bossi, Préfet de l’Ain, Statistique du Département de l’Ain 180…).

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